Qui a peur des coyotes, ours et caribou?

Bonjour mes Soleils,

"Noémie et moi filons,  pressées de tester sur longue distance, nos raquettes.

Hormis la crainte de voir surgir un prédateur aux dents longues (ce sera le sujet d’un prochain article ) tout va bien."

Ces phrases vous les avez lues dans un post précédent, elles avaient mis l'eau à la bouche de quelques ferues de suspens et j'aurais bien voulu soulever un coin du voile un peu plus vite. Mais voilà, c'était sans compter sur les couleurs de mes photos qui  ont perturbé mes neurones créatifs. (Tiens, existent-ils vraiment ceux-là?)

Avant d'aborder le chapitre scrap, revenons quelque peu dans le Riding Mountain Park et les fameux hôtes de ces contrées manitobaines.

Laura, la femme du promoteur de Gauthier nous avait mis en garde en nous prêtant les raquetttes:

- Faites bien attention à vous, la semaine précédente, deux jeunes étudiants campeurs, en quête de repos et de nature se sont fait attaquer par des coyotes lors d'une promenade dans le fameux parc. L'un des jeunes n'a pas survécu. Indiquez-moi votre destination précise ainsi, si je ne vous vois pas revenir, je saurai où envoyer les recherches. Lisez les consignes de sécurité, soyez vigilants et amusez-vous.

Nous quittons Laura avec un léger frisson  mais le goût de l'aventure est là et bien plus fort que les craintes de nous faire surprendre par des dents trop longues. Sur le trajet, je me force à repérer dans plusieurs guides, les chapitres concernant les rencontres avec les animaux.  Le coeur au bord des lèvres - je ne supporte de lire en voiture - j'énonce les consignes à voix haute pour que Noémie et son papa les mémorisent et sachent quoi faire au cas où... Au bout d'une heure, nous sommes bien plus rassurés, il est écrit noir sur blanc que les attaques sont rares, exceptionnelles et de plus, nous connaissons maintenant sur le bout des doigts tous les gestes qui sauvent. N'empêche, je pense en mon for intérieur que je ne pourrai m'empêcher de crier ”sauve qui peut”.

J'ouvre la parenthèse car cette réflexion me rappelle la très belle chanson de Jean-Jacques Goldman “Né en 17 à Leidenstadt”. Vous trouverez les paroles ici http://www.karaoke-live-paroles.com/article-6469964.html. “Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens si j'avais été Allemand? ”  Ce n'est que la confrontation  à la dure réalité qui nous dévoilera ce que nous sommes vraiment. Alors, moi, la petite Matsy, sortirais-je mes griffes et gronderais de toutes mes forces pour faire fuire l'ennemi? Aurais-je le courage d'attirer à moi le monstre pour éloigner de lui mon enfant? J'espère ne jamais avoir à être confrontée à cette situation, et continuer à rêver que je pourrais être cette valeureuse héroïne.

Retour au parc, nous voilà chaussés, emmitouflés mais pas trop car le soleil est là.  Nous voulons découvrir le lac Kinosao qui se trouve à quelques 3 km de notre point de départ. Avec le retour, cela fera 6 km à “raquetter” dans la neige, pour une première, cela nous semble raisonnable, surtout à moi qui ne sait comment ma polyarthrite va réagir à cette marche hivernale.

A l'entrée de la piste, se trouve une boite surélevée, elle contient un cahier et un crayon. Nous comprenons très vite son utilité. Chaque promeneur est invité à y laisser sa trace en indiquant son nom, sa destination, l'heure de départ, s'il est accompagné ou pas. Les gardes forestiers ont ainsi des informations très précieuses en cas de disparition. N'ayant pas parlé de notre promenade à l'hôtelier, nous laissons une note dans le cahier. Cela nous rassure un peu.

Et nous voilà partis sur des chemins vierges de tout passage humain. Seules des empreintes de mammifères nous rappellent qu'ils ne sont pas loin. Loups, coyotes, caribous, ours noirs  rodent. Au sortir de l’hiver, ils ont faim, très faim et nous représentons de fabuleux garde-manger sur pattes.

Mais, même pas peur!

Bouh! La Frimeuse!!!

Très polie, je propose de saluer l'animal de cette manière:

-Bonjour maître ours, que vous êtes beau. Vous ête le phoenix des hôtes de ce bois.

Oups, je m'égare avec Lafontaine et il me faut revenir à une littérature plus terre à terre. Nous nous rappelons alors de vive voix, ce que nous avons appris de nos lectures.

Les coyotes attaquent par derrière, il faut donc très, très régulièrement, regarder derrière soi. Ce sont les vertèbres cervicales qui risquent de nous le faire payer à la fin de journée, mais bon, entre deux maux, il vaut mieux choisir le moindre. Si le face à face devait avoir lieu, il faudra jeter des cailloux en direction des affamés. Il faudra aussi gesticuler le plus possible avec des mouvements très amples, crier, fort, très fort. Ca, ça ne devrait pas poser de problème ;-)

“Z’avez” déjà essayé de cueillir des cailloux pris sous des dizaines de centimètres de neige et de glace? Nous, après quelques essais, nous avons abandonné en nous disant que les coyotes ne voudraient de toute façon pas goûter à notre chair d’européen.

Pour les ours, il faut, à l'inverse, être le plus dicret possible, chuchoter et reculer très lentement pour lui laisser le plus d'espace possible. S'il cherche la confrontation, il ne faut surtout pas courir, ni grimper dans un arbre car ça, il sait le faire très bien aussi. Il faut se mettre en boule avec les mains pour protéger la nuque. Les porteurs de sac à dos seront un peu mieux protégés que les autres sauf si dans le dit sac, se cache de la nourriture. L'ours viendra renifler, peut-être donner un petit coup de patte mais s'il est seul, il s'en ira. Si par contre ils sont plusieurs, ils pourraient avoir envie de jouer un petit match de foot avec ce drôle de ballon. Mais non! Je rigole :-)

Vu la longueur de l'article, je vous épargnerai la description des consignes pour les autres animaux.

Ouf! Merci me direz-vous, d'autant plus que, si empreintes nous avons vues, animaux n'avons croisés.

Oh non! Vous voilà déçus :-( J'en suis désolée. Vous pouvez toujours vous rabattre sur le très beau film "L'ours" de Jean-Jacques Hanaut. Il y a une très belle rencontre entre un homme et un ours brun.
 

Sur certaines photos à venir , vous verrez néanmoins sur un tronc d'arbre, les traces laissées par les griffes d'un ours, des têtes tournées vers les profondeurs de la forêt plutôt que vers l'objectif de l'appareil photo. :-)

Côté scrap

Sur cette page, j'ai caché les empreintes de coyotes ou loups et de caribou par une autre photo divisée en deux en suivant le tracé d'une forme sittelle du gabarit du même nom. Deux attaches parisiennes permettent tout simplement d'ouvrir la forme pour dévoiler ce qui se trouve dissimulé en-dessous.

Noémie veille, elle a entendu  un bruit suspect.

Les bandelettes sont faites maison à l'aide de tampons flocons passés à l'encre brillance blanche. La neige s'est posée à l'aide de liquid pearls white opal sur un tapis d'encre dye blanche et de glimmer mist blue frost et pearls.

Je ne sais comment photographier la page pour que les effets irisés des glimmer mist et liquid pearl apparaissent sur l'écran. Tout conseil est le bienvenu.

A très bientôt,

Toujours au plaisir de partager avec vous et de vous lire,

Amicalement,

matsy

Comments

[Do]

Que d'ingéniosité dans cette page! Et quel bel effet sur la page avec ces gouttes, ça donne un effet mouillé. Très beau "travail", tu as beaucoup de talent.
Doux dosty.

[Noémie]

Lol Je rigole en lisant ce chouette article! Ca me rappelle tous les bons moments qu'on a passés à 3 dans ce fameux parc. Je me rappelle quand on disait: "c'est quoi déjà qu'il faut faire si on croise un cougar??". Il y a tellement de consignes différentes pour chacune des bêtes!

Mais la palme de la plus grosse trousse revient quand même à notre nuit de camping fin de cette été avec Audrey et Bruno! Je ne suis toujours pas sûre de ce qui est venu nous réveiller pendant la nuit et je ne suis pas sûre de vouloir le savoir!

[TiTeMum]

C'est moi qui ai tout le plaisir de te lire et de sourire et de rire, en imaginant vos frimousses tendues, l'oeil aux aguets et l'oreille frémissante au moindre craquement de branche ! Voilà un récit pour le moins prenant, un vrai roman, et tes références à Goldman (de quoi serait-on capable dans des situations extrêmes ????) et La Fontaine sont on ne peut plus juste. Et après une petite recherche dans ma bibliothèque, j'ai trouvé une fable "L'Ours et les deux compagnons", très édifiante quant à l'attitude à adopter si un ours s'approche un peu trop près.
En résumé, un des compagnons fait le mort, et l'ours s'approche, le tourne et le retourne, approche son museau, flaire aux passages de l'haleine. "c'est, dit-il, un cadavre ; ôtons-nous, car il sent". A ces mots, l'ours s'en va dans la forêt prochaine."
et la morale de cette fable est qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours qu'on ne l'ait mis par terre!".
Donc, si tu pars à l'aventure, penses à manger de l'ail, çà peut servir. (MDR).

Côté scrap, ta page est magnifique, subtile, originale, et j'imagine bien son côté scintillant.
Et toujours de très jolies photos.

Pardon d'avoir tardé à venir voir tes créas, je n'arrive pas à me dégager du temps. Mais çà commence à aller un peu mieux. Je pense que d'ici la fin de l'année, je ne pourrais pas scrapper autant qu'avant la reprise.

Je t'envoie mille gros flotsybisous.
A très bientôt.
Excellent dimanche. :o)))))

[Audrey]

Tiens, tiens, il me semble que j'ai vécu un début d'aventure semblable fin de cet été. Peut-être que Noémie nous fait passé par la femme du promoteur de chez Gauthier pour faire monter notre adrénaline ;o)

Heureusement, on est tous de retour sain et sauf !

Superbes photos!

à bientôt.

[karinem]

une page superbe!!Quant aux ours, on le sait depuis La Fontaine qu'il vaut mieux effectivement faire le mort si on les rencontre!!Ms La fontaine ne parlait pas de sacs à dos!!Lol!!bisssssssss